Causes: drogues ou individus

Deux théories ont été proposés par les scientifiques pour expliquer la transition vers la dépendance: une théorie centrée sur la drogue et une autre axée sur l’individu. Ces deux groupes de théories sont nées de deux observations cliniques courantes : d’abord que la transition vers la dépendance ne survient qu’après une consommation prolongée de drogues (théorie centrée sur la drogue) et ensuite que la transition vers la toxicomanie n’est observée que chez un nombre limité d’utilisateurs de drogues (théorie centrée sur l’individu).

Les drogues mènent à la drogue

Cette théorie dit que prendre une drogue à plusieurs reprises est la principale cause de la dépendance. Selon ce principe, la toxicomanie est principalement une conséquence de la consommation de drogue et les résultats des changements psychopharmacologiques qui suivent une consommation de drogue chronique. Les théories sont portées sur des changements spécifiques liés à la drogue, tels que la tolérance et l’adaptation du corps aux drogues, comme par exemple:

  • Des changements induits par la drogue sur l’impulsivité, la prise de décision et le conditionnement.

  • Des modifications neurobiologiques très significatives aux niveaux moléculaire, cellulaire, synaptique et du réseau de récompense, qui suivent l’apport médicamenteux chronique ( augmentation du nombre de récepteurs à la dopamine,…)

  • Plus l’exposition à la drogue augmente, plus la probabilité d’augmentation de l’apport médicamenteux et l’apparition de signes de perte de contrôle est important.

Des facteurs personnels mènent a la dépendance

Les théories centrées sur la dépendance sont inspirées par des observations chez les humains, et en effet, certains toxicomanes durent pendant des mois ou des années à l’aide d’héroïne ou de cocaïne uniquement le week-end avant de devenir des utilisateurs quotidiens (toxicomanes) alors que d’autres rapportent qu’ils ont eu une réponse positive si intense qu’ils sont devenus accro à la première dose …

 Pour ce groupe de théories, les drogues sont une condition nécessaire mais pas suffisante pour le développement de la dépendance. La dépendance résulte d’une réponse pathologique à la drogue générée chez quelques individus par un phénotype biologique vulnérable.

Plusieurs observations expérimentales renforcent l’hypothèse de l’existence d’un phénotype vulnérable aux drogues. En effet, chez les rongeurs, de nombreuses différences de vulnérabilité à l’augmentation de l’apport médicamenteux ont été montrées à plusieurs reprises. Les hypothèses attribuent ces différences aux facteurs génétiques, aux facteurs environnementaux, aux facteurs de développement et aux interactions génétique + environnement.

Les vulnérabilités individuelles aux drogues existent et sont dues à des facteurs biologiques qui favorisent la transition vers la dépendance

La recherche sur les animaux de laboratoire au cours des 20 dernières années démontre que les vulnérabilités individuelles aux drogues existent et sont une condition nécessaire pour développer d’abord une consommation soutenue de drogue, puis passer à la perte de contrôle et à la dépendance totale. La transition vers la dépendance n’est pas médiée par un mais par deux phénotypes vulnérables distincts:

le premier phénotype favorise la prise croissante de drogue et le passage à la phase ISuE, le second déclenche le passage à la phase LoC.

La nécessité d’avoir deux phénotypes vulnérables distincts et indépendants pour compléter la transition vers la dépendance explique pourquoi seulement un petit nombre d’individus exposés aux médicaments développent la forme la plus sévère de la maladie.

Les études effectuées sur des rats ont permis de montrer: (seulement démontré avec la cocaïne)

  • Que le stress prévoie une vulnérabilité individuelle à une augmentation rapide et à dose élevée de la prise de drogue.

  • Qu’un individu vulnérable, peu importe la dose, s’auto-administrera une plus grande quantité de drogue qu’un individu non vulnérable. Par conséquent, même dans des conditions dans lesquelles la dose de drogue peut être titrée librement, certaines personnes vulnérables augmenteront jusqu’à l’abus de drogues, tandis que les personnes résistantes maintiendront une prise de drogues modérée. Certains rats se seraient auto-administrés constamment de grandes quantités de cocaïne tandis que d’autres ont pris des quantités très faibles. Ainsi, il semble que, indépendamment de la dose, la cocaïne ait une efficacité renforcée chez certains individus, qui augmenteront rapidement l’apport de drogue.

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