On sait maintenant qu’il existe une prédisposition à la dépendance aux drogues. On se demande alors pourquoi certaines personnes sont prédisposés à l’addiction ?
1) Raisons neurologiques :
Les raisons neurologiques ne sont pas vraiment démontrées, ici on exposera donc les hypothèses qui sont, d’après la communauté scientifique, les plus probables pour expliquer cet état.
Il existerait des anomalies chez les individus qui sont plus sensibles à développer une addiction :
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Une plus grande réponse à la dopamine,
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Une diminution de la fonctionnalité du cortex préfrontal,
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Une augmentation de l’activation du GR (récepteur des glucocorticoïdes: l’un des régulateurs les plus importants de l’activité de transmission dopaminergique dans l’accumbens)
Ces changements peuvent être spontanément présents ou induits par le stress et l’exposition aux drogues. La transmission sensibilisée de la dopamine et le cortex préfrontal altéré convergent pour rendre les drogues très appétissantes et difficiles à résister pour ces individus. En d’autres termes, ces processus augmentent le désir et l’impulsion de la drogue et facilitent le développement d’une escalade de la consommation de drogue et de la consommation soutenue de drogues, menant à l’addiction.
(pour plus de détails sur le fonctionnement de ce système, voir Le circuit de la récompense)
2) Une plasticité synaptique altérée :
La plasticité synaptique correspond aux modifications morphologiques, chimiques et fonctionnelles qui interviennent au cours du temps au niveau de la synapse. Les synapses évoluent avec le temps, certaines disparaissent, d’autres se créent, mais toutes se modifient et tendent, soit à renforcer, soit à affaiblir, la communication entre deux neurones. La plasticité synaptique serait ainsi à la base des processus d’apprentissage et de mémorisation.
La plupart des déficiences induites par la drogue dans la plasticité synaptique sont initialement observées chez tous les individus, mais la majorité des individus, les résistants, sont capables de s’adapter et de se remettre de la plupart d’entre elles. Ainsi, la résistance aux drogues n’est pas une immunité ou une insensibilité aux effets des drogues : cette résistance est un processus actif, biologique, adaptatif.
À l’inverse, le toxicomane ne développe pas une réponse à des drogues complètement différente de celle des personnes résistantes. C’est un individu qui ne peut pas s’adapter aux changements induits par la drogue dans le cerveau.
En conséquence, la vulnérabilité à la dépendance peut être conceptualisée comme impliquant un degré d’anaplastie, qui est l’incapacité de récupérer une fonction perdue, plutôt qu’une sensibilité unique aux effets néfastes du médicament.